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peinture Clyfford Still
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C’est fini…. la méditation sur d’hypothétiques surfaces lisses,
champs de colza moirés, où aucun arbre ne dépasse.
Ne parlons même pas des stries des champs de lavande
sur le plateau de Valensole.
Ils ne peuvent se retenir d’onduler
à chaque dénivellation, juste limités par des chênes rabougris,
et les chemins de terre caillouteux.
J’ai préféré me plonger dans le jaune intense
d’une peinture non figurative,
où le regard jamais ne s’égare
vers une ligne d’horizon.
Ici le champ n’a de limite que le bord de la toile,
on pénétrera sans effort, plus avant
dans les champs de blé de Van Gogh
en pensant qu’il puisse s’étendre bien au-delà,
avec la couleur à peine altérée par de l’orange
et du blanc sur les côtés.
De légères variations dans la couleur
suggèrent des gestes minuscules,
le grésillement des insectes
au soleil , au plus haut de l’été,
comme si nous y étions restés.
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peinture Adolph Gottlieb
Noir d'ivoire est sur la palette
le centre de l'ombre,
où la nuit s'empare des coulisses
et réduit ce qu'il reste de lumière
aux reflets sur la peinture.
Noir, peut-être, mais pas tout à fait,
car la couleur se devine,
là où le lointain s'apprête
à déchirer ses peaux d'ocre
ou de bleu cobalt.
La grisaille exerce ses droits,
mais la noirceur n'a pas de teinte uniforme:
elle soustrait ce qui semble de trop;
les teintes vives protestent,
mais persistent à survivre
comme un champ d'orge sous l'éclipse totale,
- extinction provisoire d'un jour
surpris par l'obscur
lorsque l'astre ne se manifeste
que par une couronne de feux - :
qui trace son sillon
jusqu'au déplacement lent
du pinceau sur la toile achevée.
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peinture Paul Klee " aux frontières de l'entendement"
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Aux frontières de l'entendement,
on n'accède au cercle magique
que par un système d'échelles
qui ne s'appuient que dans un ciel
de nature artistique.
Nous aurons le dessein
d'atteindre le firmament
avec quelques traits fins
tirés d'un monde irréel:
( en quelque sorte une tour de Babel
qui ne prend racine que dans l'esprit ).
Que le ciel soit gris,
que le fond se dilue en une buée
passant d'un gris léger, à l'orangé
on peut tout imaginer
aux frontières de l'entendement...
Cette sphère en suspension
ne serait elle qu'illusion ?
Je crois que pour l'atteindre,
il va falloir suivre Paul Klee,
et le regarder peindre...
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RC
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peinture E Hopper
Le peintre est-il indiscret ?
peut-être a-t-il capté
à travers une fenêtre
surplombant l'appartement
l'image de cette femme, solitaire
dans une chambre d'hôtel, en chemise,
absorbée par sa lecture....
Un personnage anonyme,
dont le miroir
ne renvoie que la couleur
du mur du fond,
avec sa gravure,
et le sommet de la chevelure .
Un modèle involontaire,
qui ne se sait pas observé.
Une femme, personnage marginal,
comme enfermée dans une boîte invisible,
ignorant le vacarme de la rue,
et celui du métro aérien.
Chambre anonyme sans grâce,
à l'odeur de tabac froid,
abri provisoire avant un départ
vers une autre destination,
comme l'indique la valise
placée le long du mur.
Nous sommes dans l'attente,
mais jamais nous ne verrons le visage
de la voyageuse,
tournant les pages d'un livre.
Les prochains chapitres
ne révèlent rien de son avenir...
RC
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aquarelle "route dans les bois" P Cézanne
On progresse à petit pas
dans l'enchevêtrement des bois
le lierre et la salsepareille.
Le feuillage des arbres décharnés
ne s'inscrit plus sur le papier.
Même la lumière du soleil
hésite dans l'aquarelle:
quelques traits, quelques lignes:
et bien malin
celui qui reconnaîtrait son chemin
parmi les signes,
parmi les branches
où même les ombres sont devenues blanches...
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peinture J Vermeer: la femme à l'aiguière
Voici le messager.
Il attend dehors,
après avoir frappé à la fenêtre.
Une dame en voilette
sur un sobre décor
repose son aiguière
sur le plateau,
interrompue dans son action:
on reconnaît dans ce tableau
la composition de Vermeer
avec cette demoiselle
à la pose naturelle.
C'est comme la lumière
qui se pose sur les murs
blanchâtres à nuance de beige.
Sobriété de la peinture
où quelques objets se justifient
par leur présence :
sur la droite une chaise
avec une masse bleue non identifiable;
au mur une carte de géographie,
une boîte sur la table
de belle apparence,
le dialogue de la nappe rouge avec les bleus
contribue à cette douce ambiance
qui règne dans ces lieux.
Que nous confiera le message ?
L'arrivée d'une future lettre,
le retour de l'amoureux,
bons ou mauvais présages ?
On ne saura rien de ces évènements
ni ce qu'il y a derrière la fenêtre....
Le peintre est resté silencieux
sur ses intentions.
Il nous a juste transmis cet instant
à travers cette peinture :
une œuvre qui a traversé le temps
( ce temps qui perdure,
et semble en suspension ...)
RC
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- peinture : John Singer Sargent - L'infante Marguerite - 1879
Les années passent;
personne ne sera là
pour les rattraper:
le temps des petites princesses,
aux salons du roi, donnait le "la",
mais n'a plus cours que dans les musées...
et même si on les invente,
on verra que le visage des infantes
est atteint par la vieillesse:
lentement, il s'efface.
C'est qu'elles ont abandonné leur enfance
et leurs robes qui, certes ,
leur donnaient de l'importance ,
- mais aujourd'hui en pure perte -.
On verra que le ballet
des poupées mécaniques
est devenu désuet
car ensuite, pour s'asseoir sur une chaise
c'est assez peu pratique
( comme en conviendra Vélasquez ).
Les habits les plus sublimes
se fanent, se périment:
portés par des modèles anonymes
derrière des vitrines....
et tout ce petit monde privilégié
qui fait la parade
se verra, revisité
en couleurs criardes
par des artistes d'aujourd'hui
pratiquant une nostalgie
"assez modérée" pour le temps des Ménines,
car personne ne les accompagne
plus, à la cour d'Espagne....
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peinture : Francis Picabia - paysage à Cassis 1909
Il serait surprenant que beaucoup
aient une autre vision que le port,
ses rues colorées, et les falaises abruptes
s'ils ont gardé de Cassis
quelques souvenirs:
photos rapportées de Provence,
souvenirs de Marcel Pagnol,
le soleil et la lumière franche
qui ravive les couleurs des façades
et des boutiques.
Pourtant le peintre Picabia,
que l'on connaît davantage
pour ses ballets mécaniques
et visages entremêlés,
rapporte de cet endroit
une vision particulière,
où les masses de feuillages,
aux verts profonds
se superposent en plans,
avec un sol rosâtre qui ne doit
que peu de chose à la perspective.
On ira chercher,
quelques décennies plus tard,
du côté de la peinture abstraite
avec un jeu de surfaces
où la matière de la peinture
s'invente une économie de tons,
passant plutôt pour l'évocation
d'un paysage de l'Europe du nord,
ne serait-ce que par la couleur.
Même le ciel prend plaisir
à peser de son poids
sur des arbres massifs
d'où nous parviennent d'étranges lumières.
C'est sans doute une vision nocturne,
où le clair de lune abolit les détails,
maintenant un temps immobile,
comme si les arbres étaient des rochers
qui s'organisent pour nous barrer la route
vers d'autres échappées....
2 commentaires -
portraits de Clive Barker par Francis Bacon
Si un jour, tu croises dans la rue
l’artiste dont tout le monde parle
tu n’oseras pas lui dire
que ton regard s’est égaré dans les recoins,
pour chercher des symboles
effacés d’un coup de chiffon.
Ses toiles sont les plus chères du monde,
mais tu ne te verrais pas
associé aux portraits de Clive Barker,
que tu ne connais que de nom,
– et puis il lui manque un coin de la tête,
et ses yeux restent flous
derrière d’épaisses lunettes -.
Sans doute vaut-il mieux le connaître,
à travers ses « livres de sang »,
mais il faudrait affronter les démons
ou les serpents d’eau
du maître des illusions.
Au royaume des devins
l’avenir est loi.
Le visage de l’écrivain
dépose sa trace sur la toile,
comme si c’était le Saint Suaire.
S’apprêterait il à parler,
un coup de brosse
du peintre l’en empêche.
Il restera mutique en prenant petit à petit
les couleurs froides
d’un jambon avarié
auquel on ne demande jamais
de s’exprimer sur son passé.
2 commentaires -
aquarelle perso - octobre 2022
Une aquarelle inachevée
dont la présence intrigue...
une barque sur le fond d'une eau grise,
et quelques arbres dans le lointain.
D'une eau calme et paisible ,
quelques taches s'aventurent
on n'en devine pas la nature :
j'en ai négligé les détails.
Plus loin les toits des maisons
de l'autre côté de la rive
rient de façon inattendue
à la lumière.
Du temps s'est écoulé
depuis que ma tentative
a séché sous d'autres jours
qui sont passés, rapides,
comme cette barque à la dérive...
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RC
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peinture Georges de la Tour ( l'éducation de la Vierge )
L'ombre des branches
se déporte avec le soir
quand les heures s'allongent.
Elle atteint la fenêtre,
occulte la vision du crépuscule,
qui bientôt se verra couronné d'étoiles...
Je n'ai plus de vue d’ensemble ,
dans la pièce obscure
ni d'étoile à accrocher au plafond.
J’allume une bougie pour y voir.
Elle dessine une auréole pâle
autour de sa flamme.
Tout ce qui lui est soustrait
se dissimule dans le fond,
qui tressaille au plus petit courant d'air.
L'ensemble de la toile m'échappe.
Je protège la chandelle avec ma main,
qui prend soudain de l'importance.
Ma chair se lit presque par transparence .
bien qu'avec cet abri provisoire
la lumière vacillante menace de s'éteindre,
Les objets proches s'apprivoisent,
dans un cercle restreint
où se précisent quelques détails peints...
Le reste est en retrait
pour sortir du noir :
il fera jour demain...
RC
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photo R Mapplethorpe -: Patti Smith
Que fais-tu là, les yeux clos
sous une tignasse en désordre ?
Feins tu le sommeil, qui
ainsi une nuit peinte en blanc,
confondrait le voyage des étoiles
avec le fond, d'où seule
la tête se distingue ?
Une note rebelle, une plante
dont on ne voit que les feuilles,
nous ramène à la conscience.
C'est sans doute au-delà,
que tu esquisses, les yeux clos
dans l'absence,
les premiers rythmes scandés ,
les premiers pas de danse,
le poing fermé
sur les reflets de lumière
- comme soulevée de terre -
---
What are you doing there, with your eyes closed
under a messy head of hair?
Are you pretending to be asleep,
so a night painted in white,
would confuse the trip of the stars
with the background, from which only
the head distinguishes itself?
A rebellious note, a plant
of which one sees only the leaves,
brings us back to the conscience.
It is undoubtedly beyond,
that you sketch, eyes closed
in the absence,
the first scanded rhythms,
the first steps of dance,
the closed fist
on the reflections of light
- as if lifted from the earth -
ps: comment voir la "totale" ou presque des photos de Patti , rendez-vous sur ce tumbl
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As-tu pensé aux nuits de Delvaux,
où les trains, seuls, ne partent jamais
quand la lune change de visage,
maintenant jaune derrière les poteaux
qui se dressent tels des arbres décharnés ?
Les quais vitrés portent la lumière opaque,
immobile d'une nuit dans l'attente,
comme ces arbustes figés, cierges touffus
que rien ne vient consumer,
même pas la palette du sombre.
Une jeune fille à chevelure blonde
toute de symétrie, stationne sur le quai désert:
elle est le pendant de la lune.
Elle cherche peut-être à capter les ombres
qui s'enfuient avec la perspective
bien au-delà de l'horizon.
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photo Francesca Woodman
Histoire de voir au-delà l'apparence ,
nous allons regarder ce qui se passe,
selon toute vraisemblance
si le regard s'envole ou se dépose
sur un détail, situé hors du cadre
puisque certains éléments dépassent.
C'est un miroir appuyé par terre
qui nous renvoie à autre chose
que la vision ordinaire:
tout change de lumière et d'aspect
c'est un auto-portrait :
...mais que se passe-t-il ici ?
le modèle parait surpris
par le jeu des reflets :
il se pourrait que son image le trahisse,
- un double qui lui ressemble trait pour trait
reproduisant chacun de ses gestes
sur la surface lisse -
...mais qui n'est pas tout à fait
celui qu'il imagine : il n'a jamais vu sa tête,
a de son corps une idée incomplète
comme un enfant sauvage
qui n'a jamais vu son image ...
Là, c'est une jeune fille nue
qui rampe sur le carrelage,
elle que l'on a connue
seulement grâce à une peinture
encadrée dans le musée.
Est on absolument sûr
qu'elle ne s'est pas échappée
de l'œuvre peint
pour se découvrir à l'état nature
grâce au miroir et son tain ?
RC janv 23
( voir aussi sur Francesca Woodman, cette page )
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H Matisse - la danse - pour la fondation Barnes
Une pulsation persiste,
malgré soi.
C’est un motif répétitif,
comme celle de ces frises
Sur le fronton des temples grecs,
mais qui s’offre quelques détours .
Le battement d’un cœur
Que l’on oublie,
Une basse continue
sur laquelle la trame
de la symphonie concertante
prend tout son appui.
Un rythme régulier,
qui se fond dans l’arrière-plan,
– métronome contrebasse,
soutenant la cantate,
dont on devinera le centre
en tendant mieux l’oreille.
Un ange parcourt les firmaments,
on peut suivre son échappée,
( pas le froissement des ailes ) ,
qui pourtant décrit
l’envolée de ses courbes,
Elles s’appuient sur le ciel .
Ainsi les arabesques
dessinées dans la couleur,
ou les spirales enroulées,
jouent chacune de leur accord,
avec l’évidence d’une danse
dans les tableaux de Matisse.
Le temps est une aire indéfinie,
qui s’étend sur la toile :
points et surfaces
relient les lignes entre elles….
Thème, fugue et variations,
Mélodie et contrepoint.
Vois comme le cœur
est, lui aussi, une musique !
Son battement
est celui d’un tempo,
transformé en courant,
en cascades:
Le flux d’un ruisseau,
inscrit ,
en lettres invisibles,
sur chaque page,
de la partition , son rythme
se combine aux autres:
Une grande portée,
la mesure de la vie :
Une passacaille où le sang
donne le sens:
Celui qui permet de mieux respirer
la couleur des choses.
–
RC
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Pablo Picasso - Femme assise dans un fauteuil, 1918. Gouache
Une figure dans un paysage
assez peu défini.
J'installe un fauteuil
au soleil de midi
( et ailleurs une table )
dans un coin du jardin.
Tu seras vêtue d'une robe un peu raide
propice à l'ocre de surface,
un marron plutôt vinasse,
et un habit tirant sur le noir,
volutes d'un rose plus clair
pour les manches,
petite fantaisie de l'artiste
pour éviter la rigidité
du tableau cubiste.
La volute des accoudoirs
rendra un effet des plus aimables,
ainsi que quelques plis
sommairement indiqués :
juste un exercice :
trois coups de pinceau
dans le rectangle en oblique,
et une ombre blanche
derrière le modèle...
voilà le tableau !
C'est ton portrait fidèle
quatre couleurs pour une esquisse
encore inachevée...
Maintenant, tu peux te lever...
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peinture J A Whistler - variation en bleu et vert ( 1868 )
C'est peut-être une fin d'été. devant la mer
Quatre femmes sont les actrices
d'une peinture de Whistler: presque une esquisse
peinte à grands traits rapides.
Sous un ciel paisible et lisse,
une brise s'élève à peine :
c'est une symphonie de bleus et de verts
devant une eau claire et limpide,
où rien ne bouge…
Le personnage de gauche marche lentement.
On le dirait sorti d'une fresque romaine
ses voiles jouent avec le vent.
De l'autre côté de cette femme
se tiennent deux dames
habillées de bleu et vert, également
avec quelques notes de rouge.
L'une d'elles tient un éventail.
Le peintre n'a précisé aucun détail…
Elles entourent le personnage principal
à la position centrale,
le regard perdu dans le lointain
assise, avec un geste de la main.
On ignore ce qui les réunit ici,
s'il y a une maîtresse et des servantes ;
elles se fondent dans le calme et l'harmonie.
On s'attendrait à une fête galante,
sans fioriture inutile
au retour d'Ulysse dans sa patrie,
un vaisseau que l'on devinerait entre deux îles:
---- on ne saura rien de la suite
du tableau, le regard se perd au-delà de ses limites…
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Les lumières se sont posées sur le sol
d'une chapelle obscure,
avant de prendre leur envol
au-delà des murs...
Une porte ouverte,
et voilà qu'on distingue presque
la suite de la Passion
sur la paroi de la fresque.
Se multiplient les plantes vertes
et fleurs sur le mur lisse:
- des roses et des iris
à défaut de coquelicots :
la peinture de l'Annonciation
de Fra Angelico
où l'Ange , en battant des ailes,
porte la bonne Nouvelle:
--
" tu seras désormais celle
qui recevras le rayon du soleil,
sur ton auréole...
avant que je ne regagne le ciel
confie au frère, qui sait jouer des pinceaux
et décrire les symboles,
une partie de notre Histoire:
tout le monde pourra y voir
une page de l'Ecriture
qu'il saura mettre en peinture..."
--
S'acquittant de sa mission
en transmettant le message,
Angelico se met à l'ouvrage,
et s'élance
guidé par l'inspiration.
Il s'efface devant la création
sans en avoir conscience
car l'Ange le soutient
et guide sa main
jusqu'à la perfection...
votre commentaire -
V Van Gogh - le champ de blé aux oiseaux 1890
Il y a deux voies qui se séparent.
dans le champ de blé :
faut-il suivre le vol des oiseaux noirs ?
Ils cherchent à s'échapper...
Ils tournent et retournent dans ma tête
du matin jusqu’au soir,
se heurtent au mur du sommeil
s'apprêtent à le percer
pour s'effacer dans l'ombre.
Mais leurs ailes occultent le soleil
et je marche sans pouvoir m'arrêter.
Quelle voie pourrais-je choisir
pour traverser le champ de blé
où les crevasses s'ouvrent sous mes pieds ?
L'ombre gagne du terrain.
Je pense ne pas arriver de l'autre côté,
là où les chemins se rejoignent
et où, après ma mort , peut-être
la terre nue m'aurait permis de renaître...
RC - nov 2022
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peinture : oeuvre de P Cézanne: le parc du château noir 1904
Je ne sais
quand les journées s’allongent :
je suis pieds et poings liés
à la chanson du pinceau,
et j’en oublie les heures,
jusqu’à ce que je plonge
dans l’oubli des choses,
ainsi mon ombre me devance
sur la toile ébauchée.
Et chante aussi la rivière
sous le pont de pierres…
J’ai confondu ce que j’ai peint
avec une journée d’été.
Je dépose la lumière par petites touches ,
qui se rassemblent contre l’obscurité.
Je marche dans une clairière
que j’ai inventée ,
je m’y égare un peu .
La futaie change soudain d’aspect
sous l’éclairage électrique .
Elle n’a plus cet attrait magique
des rideaux de feuilles .
Je continuerai demain
marchant dans sentes et chemins :
il y a des couleurs qui s’attardent
à la façon de feuilles d’automne
Elles sont aussi sur mes mains tachées ;
je vais aller me nettoyer
puisqu’une journée à peindre
vient de s’éteindre
sans bruit ,
remplacée progressivement par la nuit .
–
RC – juin 2019
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