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La Jeune Fille et la Mort ( Egon Schiele )
peinture: Egon Schiele "the death and the maiden" 1915
L'angle déconcerte, et le dessin ,
rétif, se plie ,
sur un magma d'ocres et de craies.
Les courbes n'en sont pas,
et se crispent,
dans la gangue sombre .
C'est un manteau obscur,
qui sent le rance ,
habité par le corps décharné .
La Jeune fille et la Mort ,
miment un accouplement ,
sur le drap aux plissements de turpitude ,
Comme ceux d'une montagne,
Basculée sur le sol,
Et qui étale ses viscères .
Et c'est peut-être cette arrogance abrupte
Soudain précipitée, - comme déchue de son rang :
Des pentes et des verticales,Inversement, on y lit , gémissant
Non pas l'accouchement , une mise à bas,
Et une naissance, mais son extinctionChacun essayant de se raccrocher à l'autre,
Sans espoir de rémission,
Bientôt confondus avec le sol.
Un sol instable,
Où tout semble s'engloutir,
Dans une matière indéfinissable.
Ainsi les tourbières,
Conservent à l'abri de l'air, des corps,
Où on devine seulement la trace des formes .
Quelquefois des bouts d'étoffe,
Une bague en métal noircie,
Et des morceaux de membres, curieusement préservés,
Dans une strate de bruns, comme celle des tranchées
Saccageant l'horizon, loin de la surface vivante,
Où le vent secoue les bruyères.-
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RC - avril 2015
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Tags : Egon Schiele, Jeune fille, Mort, montagne, drap, viscères, décharnée, gangue, accouchement, extinction, turpitude, chabriere, tourbières, tranchées
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Commentaires
Merci Ulysse... c'est fait pour ça ( en tout cas lui donner une vision différente)...
C'est un peu comme lorsqu'un acteur s'empare d'un texte poétique ou de théâtre et qu'il y insuffle sa voix, sa personne....
on le découvre alors sous un jour nouveau,
et peut-être on arrive à percevoir des choses qui nous avaient échappé.
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Une vision tourmentée où les couleurs cachent bien des cadavres ambulants.
Bien vu: une ambiance bien retranscrite, avec ces ruptures et ses images et une incursion dans l'œuvre, qui va plus loin encore, semble-t-il que le tableau.