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Des personnages- témoins, chez Edward Hopper
Il y a une personne, seule, souvent.
Elle regarde dehors.
Quoi ? on ne sait pas .
Cette personne est isolée .
Non pas seule, mais isolée :
elle contemple ce qui se passe
en-dehors du lieu où elle se situe.
Elle n'y prend pas part.
Ou rarement.
C'est une figurante.
Posée là pour donner l'échelle .
En fait, il pourrait aussi bien n'y avoir personne .
> Juste un bureau, une chambre d'hôtel ...
et la lumière , dont on ne voit pas la source ,
découpe ses formes géométriques sur les murs .
La clarté en devient abstraite .
On dirait que, quel que soit le décor,
ou ce qui est peint,
tout se répète, inexorablement,
sans brutalité, sans noirceur,
se déroulant sous le regard des personnes représentées, ,
comme sous le nôtre :
le regard d'un témoin
qui voit les choses lui échapper :
le temps n'est pas arrêté .
Son passage n'est pas offert à la beauté,
ou la contemplation,
à l'inverse d'une peinture de la Renaissance :
la scène se saisit d'un quotidien ordinaire,
et des gestes banals, curieusement familiers ,
car ils sont ceux que nous pouvons faire,
comme si on se voyait juste survivre
à un spectacle qui ne nous concerne plus.
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RC - janv 2018
Tags : chabriere, Edward Hopper, seule, décor, témoin, beauté, contemplation, ordinaire, figurante, Renaissance, géométrique, abstraite
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