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Arman et les nouveaux réalistes...
Parallèllement et coinjointement au mouvement du Pop-art américain, se développe en France dans les années 60-70,
un mouvement appelé les "nouveaux réalistes"...
Ils prennent en compte la société dans laquelle ils vivent, , notamment sous les aspects du monde de la consommation, : l'argent, les déchets, la multiplication d'objets industriels, identiques, et tous les aspects qui concourrent à ce fonctionnement: les méthodes de la publicité: néons, affiches, objets recyclés ou non..
C'est de cas de César, avec ses voitures compressées, à la suite de l'américain Chamberlain,
Yves Klein, avec ses célèbres impressions de femmes en bleu lors de séances publiques " happenings", utilise aussi les feuilles d'or et le feu
Martial Raysse, qui reprend des images publicitaires ou du monde de l'art, en intégrant des néons clignotants,
De Villeglé ou Hains, avec les affiches lacérées.
Tinguely qui monte des mécaniques dérisoires et parfois monstrueuses à base d'éléments de ferraille récupérés.
De Christo, qui emballe des objets, puis des monuments entiers, sur place, comme le Reichstag à Berlin, le Pont-Neuf à Paris...
Niki de St Phalle qui tire à la carabine sur des modèles en plâtre garnis depoches de peinture, et ensuite se rendra célèbre avec ses célèbres "nanas" rondes, de toutes les couleurs, associées parfois aux assemblages de Tinguely.
( à noter que ces artistes groupés selon l'appellation de "nouveaux réalistes",
n'ont jamais fait eux-même de manifeste, ni crée de mouvement, c'est le critique Pierre Restany, qui les a dénominés ainsi, alors que chacun, conserve sa démarche et son esthétique particulières.)
Arman, lui, a une démarche particulière, puisqu'il travaille essentiellement sur les "accumulations", telles qu'on peut apercevoir dans le monde du commerce, dans les étalages des supermarchés, mais aussi, à l'inverse, dans celui des décharges publiques.
Il met en scènes des objets de consommation contemporains, en construisant des sortes de vitrines, où il accumule, sans les modifier des objets quotidiens ( moulins à café, embauchoirs à chaussures), ou bien qu'il insère dans des blocs de résine ( on a l'impression que les objets flottent en l'air ).
Son attention se focalise aussi sur le monde de l'automobile... il construit des tours aussi hautes que certains immeubles, à partir de voitures accumulées, coulées dans du béton ( il fera de même avec des chars d'assaut).
... on peut imaginer que des décennies plus tard, voire quelques siècles... les parties métalliques se seront complètement désagrégées, il restera donc la trace en creux ( fossilisée), du monde contemporain à la création des objets... avec de part et d'autres des éléments qui auront survécu à la décomposition: volants, roues....
Par ailleurs il a été sollicité par la firme Renault pour créer des accumulations, à partir de produits de cette marque : portières etc...
l'élément industriel se change donc en réelle sculpture.
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Naturellement il est important de "faire le tour" des accumulations d'Arman... pour celà se rendre directement sur le site évoquant les oeuvres de l'artiste...
Arman, s'intéresse au monde de l'art, et le critique " de l'intérieur", notamment, en reproduisant des oeuvres célèbres du peintre Van Gogh " la nuit étoilée"
dont il va exploiter les mouvements de spirales et traces de pinceau très apparentes, mais en laissant inclus dans la peintures, brosses et pinceaux qui sont censés avoir abouti à la naissance de l'oeuvre...
avec la "nuit brossée"
le nuit en progrès
,
et bien d'autres variations sur le même thème...
Toujours par rapport à l'art ( l'utilisation de la peinture)...
voila son rapport aux tubes de couleur:
toute une série que l'on peut retrouver dans les pages "arman refait le peintre"...
Arman s'intéresse aussi à la sculpture, mais plutôt que de la laisser telle quelle, il va s'inspirer de modèles classiques, qu'il découpe en lamelles parallèles, qui répond à son esprit de "fragmentation" ( qu'il s'agisse de chaises, d'instruments de musique...
Il prend pour base des statues mythiques
par exemple la statue de la Liberté, la vénus de Milo-- qu'il insère ( voir document ci-dessus), avec les lamelles de statues évoquanyt les bronzes africains ( en particulier ceux du Bénin)
Voir aussi les chevaux de la calaverie Héroïque ( il se réfère à la peinture ou sculpture monumentale d'histoire)...
En résumé son approche est critique, par rapport aux mythes quotidiens, et aux images faisant appel à des références artistiques, considérées comme "classiques", et qu'il va démonter...
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Le rapport aux objets artistiques va aussi lui permettre de se confronter avec d'autres sortes d'arts: les arts "premiers", qui s'accumulent dans les musées...
A la façon d'un Warhol, par,exemple
,
et enfin tous types de créations, notamment à base de sérigraphies comprenant des empreintes d'objets...
la cafetière
les ciseaux
les violons
Cette dernère repro marquant son rapport insistant avec la musique et les instruments "décomposés"
Le musée d'art contemporain de Nice ( le Mamac ) prénsente beaucoup d'artistes
de cette époque et correspondant aux représentants du "nouveau réalisme"...
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une autre analyse de l'oeuvre d' Arman, c'est sur ce site
Tags : Arman, Van Gogh, colères, voitures, Vénus de Milo, art, sculpture, accumulation, afrique
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