peinture - Max Ernst      "Fish fight"  1917

Il a dû souffler une  sacrée tempête

sur la composition cubiste.

Tout s'est renversé en plans de couleurs

qui se chevauchent.

On dirait que subsistent par dessous,

     des fragments de nature morte

quelques bribes de végétaux

n'oublient pas les roseaux

( ceux qui plient mais ne rompent pas )

envisagent de se dresser

                   insolents et drus

sur le tombeau des oiseaux,

dont seules les têtes rondes

apparaissant sous les plans bleus

           encore très fragmentés.

Tout se trouve bouleversé,

          sens dessus-dessous,

même l'équilibre des couleurs

aux rouges et outremers

tentent de s'affranchir de notre regard.

Ils essaient de se rattraper

         par quelques dégradés

mais ne doivent leur réconfort

qu'avec un rose incongru

et un rectangle blanc

jouant de leurs teintes pâles

       bien que tout soit parcouru

       par la grande horizontale

       stabilisée contre un fond jaune

trop pesant pour jouer du crépuscule

car il faudrait que l'imagination voyage

pour y déceler un paysage...