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Contempler nos défaites - ( RC )
Que reste-il du passage de l’ange,
une fois qu’on a ramassé
ce qui traîne : quelques objets,
fragiles et ternes ? : des débris
auxquels on n’aurait pas prêté attention ,
Ainsi nous questionnent ces traces de combat :
ces cicatrices
et végétaux desséchés
suspendus : ( des corps oubliés
dans des boîtes de verre, sur un fond gris ).
C’est la terre qui se replie
sur elle-même.
Elle a soif d’humanité et se craquelle.
Sous les gravats pointent des fers ;
membres tordus de douleur
lançant de vains appels
dans l’écrasant silence ,
que les reliquaires
conservent , à la façon de fleurs mortes
entre les pages d’un vieux livre...
On peut procéder à la pesée des âmes,
on ne sait qui tient la balance,
puisque les plumes y sont plus lourdes
que l’argile , que les mottes de terre
d’un pays qui meurt.
C’est peut-être ce qui subsiste
après la bataille:
quelques restes rouillés
plantés dans l’étendue
d’un désert calciné .
On ne se confronte pas à l’Ange:
c’est une figure vengeresse,
venue de l’Apocalypse:
d’un passé, il a fait table rase :
on ne retourne pas au paradis perdu :
Le monde est à refaire,
un oeuf intact
en marque l’origine,
mais personne ne sait
s’ il abrite un serpent.
ce texte est issu de l'impression de l'exposition d'oeuvres de Anselm Kiefer
au couvent de la Tourette, près de Lyon. (photos perso hors flyer )
Tags : Apocalypse, reliquaire, douleur, fer, rouille, douleur, oeuf, serpent, plumes, gravats, ange, pesée, ange, Anselm Kiefer
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