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Par rechab le 27 Mars 2021 à 08:22
--sculpture de Max Ernst : un chinois égaré
Peut-on aider
le chinois égaré
à trouver son chemin ?
Le guider par la main,
l'escorter d'un bonze
- compagnon d'infortune -
lui montrer la lune,
prisonnière d'une plaque de bronze...
La voila qui crie,
d'un grand cri muet :
le chinois l'a tuée,
comme je vous l'écris
après qui se soit saoulé
dans la nuit épaisse :
coulée dans un métal
plus ordinaire que l'or,
à jamais figée
dans sa détresse .
Notre chinois ressent-il des remords
pour sa conduite déloyale
et sans égards
pour notre satellite ?
Il a pris la fuite
dans le quartier de la gare
je viens de le retrouver
dans cet endroit mal famé
perdu dans une rue obscure,
oublieux de sa forfaiture
et de ses fredaines :
la lune désormais défunte
lentement s'est éteinte,
nous laissant à notre peine...
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Par rechab le 28 Mars 2021 à 12:39
Sculpture: "oiseau-tête", de Max Ernst
Qui imaginerait un oiseau
prêt à s'envoler
lui, pourtant prisonnier d'un tableau
au format carré ?
Devinerait-on un bec
et la légère ondulation des ailes,
un dessin d'ocelles,
sous l'aspect d'un masque aztèque ?
Cet oiseau figure un visage
au regard absent .
Il regrette infiniment
l'empreinte de ses voyages....
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Par rechab le 6 Avril 2021 à 19:28
Peinture-pastel : Thierry Tillier, auteur, par ailleurs de "23 esquisses de l'ange"
Quelque chose s'épuise dans les esquisses.
Sur un fond mal défini , un modèle se glisse :
une figure de danse...
Le personnage vide de sa substance,,
se tient en équilibre -
traversé de gris et de vert.
Qu'un trait blanc l'enserre,
le voilà translucide.
Le fond se métamorphose,
efface les ailes ...
à peine teinté d'un rose
un peu artificiel.
L'esquisse marque l'hésitation
jusque dans les franges ,
le contour de la vision...
était-ce donc un ange
que l'on prive de ses ailes
pour le sertir
de couleurs pastel,
bleu saphir,
vert de gris,
gestes effacés
avec frénésie, qu'en dépit de tout
tu essaies de préciser...?
RC
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Par rechab le 12 Mai 2021 à 15:02
peinture: Richard Diebenkorn
Vêtue d’inachevé,
ce n’est pas ton visage
qui émerge de l’eau,
et ton rire blessant la toile .
Ta peau est fluide,
et personne n’écope,
les éclaboussures
étoilant ta robe .
Tu émerges juste de la couleur :
Il suffirait de presque rien,
pour que tu retournes
dans l’anonymat
…. – te diluant dans les glacis,
et les coulures ,
dissimulée par les larmes,
de la peinture:
Celle-ci n’est pas sèche ,
et colle encore aux doigts.
Il y a, sur eux
comme une saveur marine…
teintée d’essences :
C’est une apparition :
– sous les pinceaux,
j’assiste à ta naissance .
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Par rechab le 27 Septembre 2021 à 16:18
Litho d'après " l'amazone" Kees Van Dongen - 1930
--
Une amazone
à la lisière du bois,
des cavaliers
que l'on ne voit pas...
Une biche, un cerf
ailleurs, aux abois.
Une amazone
qui pose en pied
devant le peintre,
au regard sévère :
j'imagine à ses pieds,
un sanglier...
La chasse à courre
et à cors :
un bois de velours
sans l'ombre de la mort
à contre-jour:
c'est pour le décor .
Diane est chasseresse;
elle tient la cravache,
tout en sveltesse,
en oublie la chasse ;
- mais ses bottes de cuir
lui vont à ravir...
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Par rechab le 12 Octobre 2021 à 13:00
Aquarelle perso d'après Mondrian
Aujourd'hui j'ai un peu de temps,
je me sens pousser des ailes...
- si je peignais l'aquarelle
que tu attends ...?
Ce pourrait être un paysage fleuri,
un morceau de nature
sous un ciel d'azur,
une vue du Mont Fuji
Mais je délaisse le côté oriental
pour la campagne provençale...
...J'imaginerai l'été
avec des teintes bleutées.
Ça pourrait être le matin
tout en couleurs froides
posées sur les façades
et quelques touches de brun.
L'air sera transparent,
il n'y aura pas de vent,
je superposerai en couches fines
quelques collines.
Tiens, voici quelques cyprès
dans les gris-bleu et violets
surgissant du néant !
- à la manière de Mondrian - ,
... rien de romantique
dans le rythme irrégulier
des peupliers
et ces lignes obliques.
3 commentaires -
Par rechab le 30 Novembre 2021 à 11:12
peinture Clyfford Still - musée de Denver
Une symphonie bleue, emportée,
Une bataille de pinceaux
Où les encres s'emmêlent, en un assaut
Traversé de gestes et d'une portéeC'est juste ce qu'il faut d'artistique
Pour , en danses, faire remuer les pieds
En jetant les couleurs sur le papier
Et interpréter la musiqueD'une curieuse façon
Les notes bleues encore accrochées
ont eu leurs tiges arrachées
dans cette partition.Mais ne vont pas tarder à chanter
- une sorte de danse de Saint Guy
- un air de boogie-woogie ?
Qui pourrait nous enchanterJe vois déjà les classiques
Regarder les notes qui s'envolent
- çà, c'est pas d'bol !
Et jettent des regards avisés et critiquesd'un swing délirant qui s'approche
D'un violoncelle électrique
Qu'enveloppent les ondes magnétiques
de la course des double-croches ..S'échappent d'une trompette
à la Miles Davis
Et d'un trombone qui coulisse
le groupe des saxes, en tête.A suivre l'impro, déployer les voiles,
Reprenons , les pinceaux en main...
Arrête ton délire, et de faire ton malin !
Tout ceci n'est pas dans la toile,C'est un jeu de l'esprit
Voulu par l'artisteUne sorte de jeu de pistes
De la toile, s'échapperait un cri ...
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Par rechab le 2 Décembre 2021 à 19:37
Il est une joaillerie fragile,
suspendue aux fils,
toujours bien peignés,
de la toile d’araignée
Ce sont des gouttes pour décor,
des perles de colliers lisses,
qui, lentement s’évaporent,
quand la journée glisse,
en arabesques changeantes,
les insectes au vol léger,
viennent alors s’y piéger,
car la toile est transparente…
Et si c’est une autre toile,
qui piège le paysage,
ses étés et ciels d’orage,
et des myriades d’étoiles.
Par petites nuances
le tourbillon des doigts lestes
où de grands gestes,
soudainement dansent,
Quelques pas de lumière,
accrochés sur les pourpoints,
et habits de satin,
" L’embarquement pour Cythère…"
Nous entrons dans un monde imaginaire,
emportés dans une aventure,
où s’affrontent les couches de peinture,
...le cheminement du regard s’y perd,
jusque dans les aires lointaines...
- les miroirs des eaux croisent les jours.
où , portés, par des ailettes, de jeunes amours
traversent une perspective incertaine…. -
tous ces personnages, ensemble
se promènent comme dans un parc,
tandis que l’on embarque .
et l’eau se ride, et tremble…
> Laissons partir ce vaisseau,
jusqu’au bout du monde,
où les couleurs se fondent,
et aussi …. les coups de pinceau .
Chaque regard est neuf ; aucun n’est usé,
la peinture, a traversé le temps,
même à travers quelques instants,
accrochés au musée.
"l'embarquement" ( détail )
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Par rechab le 6 Décembre 2021 à 19:10
peinture Odilon Redon
--
Odilon,
pour rimer avec son nom,
organise sur la table
la rencontre improbable
d'un citron
et d'un poivron:
voilà qu'on les déballe
sur une serviette à initiales ;
le citron grenu
qui a l'âme ingénue
salue respectueusement
le poivron au vert luisant.
Que l'on ne s'y trompe pas,
ailleurs on prépare le repas,
on a dressé les assiettes,
haché la ciboulette
dans la cuisine :
la délicate odeur flatte les narines
et parfume
le futur des légumes.
Avant qu'on ne les coupe en tranches,
Odilon les peint sur la nappe blanche:
- belle composition
avant la cuisson - :
C'est le témoignage qu'Odilon
fit - de leur dernière conversation ...-.
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Par rechab le 24 Décembre 2021 à 18:28
–
La muse des mystères,
n’a pas de visage,
ou alors, seulement indiquée,
L’arête du nez,
dépassant du lisse,
mais juste la substance des choses,
> L’essentiel est dit ,
l’expression ne s’accroche
ni aux lèvres absentes, ni au regard…
Nous laissons le nôtre,
parcourir l’espace,
La pierre debout,
à la stature humaine,
Et cette énigme,
blanche et dure,
La courbe même, en tension ,
fuit, dans l’harmonie,
Les récits parasites,
venant perturber l’aube de la nuit.
La nuit des temps, – dit-on,
pourtant, ne se fond pas dans l’obscur,
Si simplicité fait aussi l’épure,
polie des mémoires de chair,
–
Des peuples cycladiques,
—
Nous sommes, en présence,
de l’infini.
–
RC – 19 septembre 2013
– en relation avec l’article de Michèle Dujardin » Cyclades »
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Par rechab le 27 Décembre 2021 à 11:22
- peinture: Nicolas de Staël: toits de Paris - 1952
-
Faire que le tout s'étale
à grands coups de spatule
et que la peinture s'écrase
poussant de petits monticules
La matière de surfaces agitées;
----------------- la couleur décalée
sous le gris se profile le rouge,
Nicolas , et les toits de Paris
Cliquetant des éclats d'argent
lorsque filtre un pinceau de lumière
au gré du vent, sur la ville
ses écailles y brillent
une nasse fragmentée d'envers,
.... Immobile d'hivers
-
-
RC - 24 novembre 2012
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Par rechab le 6 Janvier 2022 à 23:26
Aquarelle RC - déc 21 d'après une nature morte de Frida Kahlo
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Vas-tu finir ton dessert,
d'orange amère
de goyaves et de pastèques ?
J'ai bien préparé les choses
avec du vert cru
et beaucoup de rose.
Tu pourras exercer tes canines
et mordre même l'assiette
de porcelaine .
Si le temps dépose sa patine
- c'est une hypothèse -
Es-tu prête à t'exercer
à la cruauté ?
Dans ta main maladroite
le couteau dentelé
et son manche ébréché
pour écarteler les fraises .
La morsure des fruits
ne fait pas plus de bruit
que cette nature morte
enfantée dans la douleur
par Frida Kahlo .
Tu garderas en toi
la trace de la blessure:
le sang des oranges
est tout à fait indiqué
pour la peinture à l'eau .
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