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montage peinture & sérigraphie: Robert Rauschenberg "Retroactive" 1964 Mus of Modern Art - NY C
Maintenant tu concrétises,
ce que les souvenirs ont,
et l'histoire allant avec ;
aussi bien le cosmonaute
évoluant prudemment dans l'espace,
qu'une radiographie du torse,
le portrait de Kennedy
( avec sa main, sérigraphiée par deux fois ),
des panneaux de circulation "one way",
des néons d'une publicité lumineuse,
une photo d'une manifestation
- un souvenir confus -
au point que tu pourrais l'effacer,
ou la recouvrir par une autre.
En fait, ce ne serait pas un inventaire précis :
la mémoire aurait quelques manques:
chaque réminiscence,
transposée en image,
se fondant volontiers dans les autres,
de la plus marquante
( comme pourrait l'être une manchette en gros titres)
à la plus banale.
Si certains cherchent des précisions,
un sens caché,
ils auraient beau gratter,
ils ne trouveraient que peu d'indices,
ou alors, une simple accumulation :
à la façon de strates archéologiques .
Isoler chaque détail,
le disséquer,
en connaître sa substance,
ne servirait pas à grand chose,
d'autres éléments
- comme dans un rêve -
venant immédiatement remplir les vides,
ou se superposer aux autres .
On se demande d'ailleurs
si le visible n'arrive pas à se fondre,
avec l'invisible,
à l'instar d' évènements,
destinés à retourner à l'oubli :
la statue de la liberté
à peine visible dans le noir,
et le transfert de l'encre
aussi illusoire qu'un voile,
jeté sur nos yeux .
- RC - sept 2017 sérigraphie: Robert Rauschenberg "Statue de la Liberté " 1964
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photo Ay.ashok Saravanan - Ganesha
Quelle vague sera assez puissante,
pour fermer le regard de la statue ?
Ses membres ont beau être brisés,
les plis de ses habits ensablés
l'écume enrage de ne pouvoir dissoudre
le sourire, qui s'adresse aux cieux
fixe, comme dans une absence
peint dans une présence
où on imagine que l'image des dieux
contemple l'éternité au-delà de l'humain.
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RC - sept 2017
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Peintures – Antoni TàpiesJe relie la terre à la peinture,
Les traces de pas dans la boue,
La poussière de marbre griffée,Le sol est dressé, à la verticale,
Il n’est plus accessible,
Et bouche l’horizon.Un vernis épais a protégé , de façon précaire,
Les entrailles , des brûlures du napalm .
Une mue de peau humaine, y gondole .La seule échappatoire , peut-être ,
S’enfoncer dans la terre ,
Relié à la matrice originelle .Y chercher sa réincarnation .
Comme les repousses vertes le font,
Sur les souches calcinées.–
RC – nov 2014
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